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Voilà une étrange bestiole croisée en plein hiver, se déplaçant au soleil sur la neige, à proximité du Col de Larche.

Trois paires de pattes, corps en 3 parties, au moins c’est un insecte ! Aucune aile visible, mais une loupe permet de découvrir de petits haltères, ou balanciers - résultat d’une atrophie des ailes postérieures - qui sont typiques du groupe des Diptères, voilà la mouche des neiges (Chionea alpina).

En montagne, la plupart des insectes passent la mauvaise saison en état de vie ralentie (diapause) sous forme d’œuf, de larve ou de nymphe. Mais quelle mouche a bien pu piquer la notre pour se retrouver en pleine activité durant l’hiver ? En tout cas, cela nécessite quelques adaptations pour résister aux températures négatives, en particulier la fabrication de glycérol empêchant la congélation des cellules. Même si le cycle de vie de la mouche des neiges est méconnu, on sait qu’elle s’active entre + 5° et - 5°C et qu’elle fuit radicalement le chaud. C’est donc dans cette fourchette thermique que l’on peut voir les adultes se déplaçant sur la neige, souvent en quête pour un accouplement. Le reste du temps, ils se cachent sous la couche de neige qui constitue un tampon thermique très efficace. Les saisons chaudes sont passées sous terre, dans des terriers et cavités. 

La mouche des neiges semble assez rare et on connaît encore très mal sa répartition, qui comprend l’arc alpin et les Apennins. Héritage des glaciations, elle a trouvé refuge dans les milieux les plus froids de nos montagnes.

L’abominable mouche des neiges (Chionea nivalis) © F. Breton / PnM
L’abominable mouche des neiges (Chionea nivalis) © F. Breton / PnM

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