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Jean-Louis Nardini

Vallée de la Tinée

Retraité, ancien agent territorial de l’Office National des Forêts

« Tout ça me fascine ! Là-bas, il y a des gens qui vivaient. Comment faisaient-ils ? Et puis tout ce travail qu'ils réalisaient : les murs, les granges, les trucs à ces altitudes ! »

Jean-Louis Nardini

Portrait par Eric Lenglemetz
Recueil de témoignage par Noëlie Pansiot

 

 

Vivre en forêt

Chaque fois qu’on me demande quel était mon boulot et que je dis garde forestier, les gens ouvrent les yeux et te disent que c’est ce qu’ils auraient toujours voulu faire. A la fin, tu comprends pourquoi ils te disent ça en fait : tu passes ta vie en forêt  ! Surtout avant, parce que le travail a beaucoup changé en 45 ans. Avant, on avait pas d’outils numériques, on faisait tout pratiquement à la main. On traçait les pistes, on était pratiquement sept jours sur sept en forêt. Et c’est cette vie dans la nature qui est vraiment fantastique. Quand tu regardes avec le recul, tu vois ces temps passés dehors, en pleine nature l’hiver, l’automne, l’été, c’est fabuleux. C’est vrai que ce n’est pas tout le monde qui a cette chance là. 

Ca fait 45 ans que je suis là, dans la forêt. 

A la retraite, je continue à faire pratiquement comme avant, même si j’y vais moins souvent parce que j’ai d’autres obligations. Je continue à aller voir des coins que j’aimais. Et puis la forêt, quand on y est habitué, ça manque : au bout d’un moment, quand on n’y va pas, il faut à tout prix qu’on y aille, se replonger dans cette atmosphère. Du coup, j’y retourne tout le temps. 

 

Sauvage

Ce n’est pas la forêt du Mercantour en particulier. La forêt, c’est un élément où tu es un peu en dehors du monde. Tu es dans un cadre spécial et sauvage et comme je suis un peu sauvage aussi, ça me convient bien. Je ne le savais pas avant en fait, mais c’est à force de vivre dedans que je me suis aperçu que j’étais sauvage. Dès que je voyais du monde, je m’éclipsais. Du coup, je suis plus attiré par les coins où il n’y a personne.

 

La vie d’avant

La forêt te permet aussi d’apprécier la vie d’avant parce que tu y vois tout des vestiges de granges (...) Tu vois la montagne d’une autre façon, tu imagines comment ils vivaient avant.

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Mais, si je vois le loup, qu’est-ce que je fais ?  Parce que bon, personne ne l’avait jamais vu et tu vis toujours avec tes histoires de quand tu était petit avec le méchant loup!

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